Liste des matériaux utilisés :
- Des bambous
- Du fil de fer non gainé
- Des chambres à air de vélo
- De la bâche PVC (bâche de semi-remorque)
- Des couvertures en laine
- Des œillets
- Du fil à coudre en lin
- Une sangle d’une longueur supérieur au périmètre de la yourte
- De la ficelle synthétique
C’est quoi une flexi-yourte ?
Il s’agit d’une yourte en une seule partie, pliable, faite en bambou et que l’on peut monter et démonter en un rien de temps. La construction est simple, demande peu de matériaux et peut se faire à très bas coût (une centaine d’euros si on prend le temps de chercher… ).
Le toit, fait d’un treillis irrégulier, s’articule avec les murs au moyen d’un liant souple : les chambres à air. Ainsi, lorsqu’on écarte le treillis des murs le toit descend. On resserre ensuite les murs en emprisonnant le toit à l’intérieur. Il ne reste plus qu’un gros fagot de bambous de 2,40 m. On peut en réaliser de différents diamètres, soit pour un abri de jardin, une tonnelle, une serre ou bien comme structure éphémère, pour l’habitat vagabond ou sédentaire.
1. Réalisation de la structure
Les plans pour réaliser des structures de flexi-yourtes de 3.60, 5m ou 6m de diamètre sont disponibles gratuitement sur le net (https://infokiosques.net/IMG/pdf/Flexyourte_juin15_livret.pdf ).
De notre côté nous avons opté pour la yourte de 5 m. Nous avons donc récolté les 84 perches nécessaires. Chacune fait 2.40m de hauteur. 56 d’entre elles vont servir à confectionner le treillis qui constituera les murs. On les perce à 5, 50, 95, 140, 185, 230 cm puis on les assemble en treillis (voir photo.). Pour les lier entre elles on a d’abord choisit une bobine de ficelle en matériaux recyclés qui s’est avérée trop cassante. Le choix s’est donc porté sur du fil de fer, plus résistant. A terme nous le remplacerons par des lanières de cuire.
Pour le toit, on utilise les 28 perches restantes percées à 110, 185, 215, et 233 cm de manière à obtenir un treillis en cercle qui pourra être mis en volume pour constituer un cône.
Ensuite on assemble le toit et les murs au moyen de lanières découpées dans des chambres à air. Souple et très résistantes, elle permettent l’articulation de la structure entière. Chaque perche du toit vient reposer sur une extrémité du treillis à laquelle elle est nouée solidement.
On peut maintenant hisser le toit en le levant de l’intérieur puis en resservant le treillis jusqu’à atteindre la forme désirée. En plaçant la sangle sur les murs on empêche que le toit ne vienne rebasculer à l’intérieur puisque le treillis est soulagé de son poids. La structure stabilisée peut maintenant recevoir son habillage (qui pèse un certain poids…).
2. Couvrir la structure
Jusqu’ici le plan en ligne a mâché le travail, il suffit de le suivre à la lettre pour parvenir à nos fin.
Maintenant, place aux mathématiques.
Pour réaliser l’habillage nous avons acheté deux bâches de semi-remorque usagées (bon, si vous cherchez bien vous les trouverez gratuitement) de 13 m par 2.80 m, suffisantes pour couvrir la totalité de la structure.
Pour calculer les dimensions :
A / Les murs
Il s’agit d’un grand rectangle qui va envelopper le treillis. Pour déterminer sa longueur :
périmètre de la yourte = π × diamètre de la yourte
Exemple :
Dans notre cas, nous avons choisi un diamètre de 4.60 m (qui permet une pente suffisante pour la résistance du toit).
- × 4.60 = 14.44 m
On prend 15m au cas où !
Pour déterminer sa largeur, prenez un mètre et mesurez la hauteur du treillis.On a donc un rectangle de 15 m par 2 m.
B/ Le toit
Il s’agit ici de faire un cône, donc en volume. C’est tout de suite moins drôle.
On fait un cercle dans lequel on va enlever une part : en rejoignant les bouts on obtient un cône. Pour calculer la dimension de la part à enlever, (rien de plus facile) on soustrait le périmètre de la yourte (py) au périmètre (pt) d’un cercle qui a le rayon du toit, soit 2,50 m.
π× (2×2,50) = 3.14×5 = 15.7 m. Part à enlever = 15.7 – 14.50 = 1.2
A l’aide d’un mètre de maçon on mesure sur le périmètre 1,20 m et on trace un trait qui en relie chaque extrêmité au centre.
De cette manière le toit viendra affleurer le mur, or pour le fixer nous voudrions avoir une frange. On trace donc un deuxième cercle, de même centre mais d’un rayon supérieur de la longueur de la frange désirée. On prolonge la part pour conserver les proportions.
Pour coller les deux bouts il faut thermosouder la bâche, à l’aide d’un outil spécial ou d’un décapeur thermique. On chauffe le premier bout et on vient presser le second dessus avec une roulette. Il faut donc soustraire à la part à enlever environ 3 cm de chaque côté qui viendront se chevaucher pour la soudure. On peut alors découper le puits de lumière pour s’éviter 50 cm de soudure (nous avons fait un cercle d’un mètre de diamètre). Ensuite on découpe et on soude.
Pour fixer les murs : on place sur la longueur de la bâche des œillets tous les 50 cm (inter-espace entre les extrémités du treillis) dans lesquels on enfile une cordelette en alternant devant-derrière. On vient passer les anses formées à l’articulation du toit et des murs.
Pour fixer le toit : même principe. Des œillets sur la frange dans lesquels on enfile une cordelette que l’on met en tension.
Une fois la structure couverte, on peut s’arrêter là. La yourte peut servir !
Pour permettre l’habitat en hiver, conserver la chaleur et limiter la condensation il y a la possibilité de réaliser une tenture intérieur en récupérant des couvertures en laine. Toutefois nous ne l’avons pas encore testé, les retours d’expérience viendront un peu plus tard ! Voici la manière de procéder.
3. Réaliser une tenture intérieure isolante
La tenture se fait en une seule partie à partir de couvertures en laine (matériaux que l’on peut récupérer ou acheter à bas coût). On commence d’abord par réaliser le toit. On peut s’y prendre exactement de la même manière que pour la bâche extérieur en assemblant les couvertures en un grand carré dans lequel on vient découper une part et coudre le toit avec les murs. Cependant cette méthode risque de générer beaucoup de chutes dans la découpe du toit et donc de demander un grand nombre de couvertures.
Une deuxième méthode est possible pour réaliser le toit.
Si l’on peut récupérer des couvertures de 2,20 m par 2,40 m, douze seront suffisantes à faire l’intégralité de la tenture.
Sept d’entre elles, cousues entre elles forment les murs. Pour le toit on réalise dix triangles dont le sommet est supprimé pour permettre l’entrée de lumière. Dix, parce qu’ainsi on peut faire deux triangles dans une couverture.
Pour les mesures du gabarit je vous renvois à la photo qui sera plus claire que mes explications.
Les triangles cousus entre eux, on obtient un décagone en volume. Il reste alors à coudre les murs et le toit.
Pour réaliser les murs sur le même principe que pour la bâche : un rectangle d’une longueur = périmètre et d’une largeur = hauteur du treillis.
Pour fixer la tenture à la structure on peut faire des anses découpées dans de la chambre à air de vélo que l’on coudra tous les 50 cm sur la couture des murs et du toit (toujours pour venir sur la fixer à l’articulation toit/murs.). On ajoute une anse au sommet de chaque triangle pour venir fixer le toit autour du puits de lumière.
Attention, quand on coud les couvertures en laines à la machine elles ont tendance à s’agrandir un peut. Il n’est donc pas nécessaire de laisser des marges pour la couture, au contraire.